
Là encore une pratique à la tradition ténue mais finalement assez courue. Les conductions de Butch Morris, les expériences Cobra de Zorn, le sound-painting de Thompson et, dans une certaine mesure, le Jazz Composer Orchestra de Barry Guy.
Le grand orchestre pose forcément quantité de problèmes à ceux qui lorgnent vers le « tout improvisé ». Alors chacun trouve ses solutions : direction spontanée, codification, écriture ouverte, langage de signes élaboré, etc. Olivier Benoît a trouvé la sienne et l’a développée avec un effectif quasi constant depuis 1999. Pas d’héritage direct avec les pionniers susnommés mais parfois des coïncidences. La Pieuvre est donc cet animal aux vingt-deux tentacules dirigés par le cerveau-chef qu’est Olivier Benoît.
Ce qui se joue ici est plus de l’ordre de la composition (instantanée) que de l’improvisation. Expérience rare, un concert de La Pieuvre réserve toutes les surprises, sur toute la gamme des possibles : du minimalisme abstrait jusqu’au déchaînement apocalyptique le tout sous l’œil et la main d’un musicien captivant : Olivier Benoît.
