
Voilà plus de quarante ans maintenant que Daniel Humair, virtuose pyrotechnique de la batterie, met ses baguettes au service des plus grands noms du jazz, modernes et classiques, avec une qualité d’écoute, une disponibilité et une invention incomparables. Boulimique d’aventures musicales, picturales (et… gastronomiques), il aime par-dessus tout rester en contact avec l’air du temps, il n’est jamais là où on l’attend. Comme ses maîtres Elvin Jones et Tony Williams — mais à sa manière propre — il participe pleinement à la création musicale contemporaine, dialoguant avec les solistes, les interpellant et les mettant en danger. « J’ai eu envie, écrit-il, d’appliquer le modèle pictural de recréation permanente à la pratique musicale ».
Alors pourquoi ne pas ajouter à son étonnant trio de stars (on ne présente plus Bruno Chevillon et Marc Ducret) l’une des voix de saxophone les plus pures et intransigeantes de la scène new-yorkaise, Ellery Eskelin, un soliste aussi inspiré au sein de son propre trio (avec Andrea Parkins et Jim Black) qu’aux côtés de Marc Ribot ou Han Bennink ?
