
Des amis de plus de trente-cinq ans. Les débuts de leur collaboration date de 1966, accueillant successivement plusieurs bassistes : George Mraz, Peter Kowald (« Santana »), Johnny Dyani, Beb Guérin, Léon Francioli… au sein de formations plus étoffées avec Evan Parker, Robin Kenyatta, Peter Brötzmann, Gerd Dudek, Charlie Mariano ou John Tchicai. Leur récent CD en duo « Ulrichsberg » (Intakt) marque leur grande complicité dans le flux de l’improvisation. Irène Schweizer et Pierre Favre connaissent et apprécient le jazz, leur musique est basée sur le swing et le drive, même si leur jeu très rythmique peut verser spontanément vers l’abstraction ou un certain pointillisme au cours de la trajectoire du concert. « Nous jouons librement, déclare la pianiste, mais ce n’est pas une musique non-idiomatique et non rythmique ». De fait, la spontanéité de leurs « compositions instantanées » n’exclut pas un bagage commun et non-dit de motifs, de structures et de tactiques ancrés dans la mémoire de leur intimité. Et la magie de l’improvisation permet souvent de naviguer sur les sommets.
