
Pour beaucoup, Frédéric Blondy est seulement (et c’est déjà pas mal) l’un des deux agités de Hubbub (l’autre c’est Edward Perraud, le reste du quintet étant d’un calme absolu). Groupe indispensable s’il en est, Hubbub laisse une trace indélébile sur ses auditeurs. On sait moins qu’il joue également avec Thomas Lehn, Lê Quan Ninh, Charlotte Hug, Dan Warburton, etc. La liste est longue.
Frédéric Blondy est véritablement un pianiste au sens où, en amoureux de l’instrument, il en exploite toutes les possibilités. Le clavier, les préparations, les pédales, tout cela s’accorde en une sorte de virtuosité étourdissante. La tension qui l’anime est généralement tellement palpable qu’elle se transmet d’emblée à l’auditeur. Comme bien d’autres musiciens de sa génération, Blondy est un accumulateur : le minimalisme ne s’est pas substitué à l’impro qui n’a pas remplacé le free-jazz qui n’a pas supplanté les concertos de Prokofiev. Tout cela s’entasse quelque part entre la tête et les doigts de ce pianiste et ressort. Par petits morceaux à peine perceptibles ou par explosions superlatives.
Tout en extrêmes, le piano de Frédéric Blondy est en tout cas l’un des plus hallucinants qu’il soit donné d’entendre.
