
2001, Tours, Le Petit Faucheux. Après une semaine passée en compagnie de La Léandre (on dit bien La Callas), une quinzaine de jeunes musiciens s’apprêtent à l’entendre en concert. Les deux divas (une chanteuse hollywoodienne et une contrebassiste franco-mondiale) s’avancent sur scène. Derrière, comme pour ne pas gêner, un petit bonhomme suit discrètement. Chemise blanche et cravate noire, coupe de premier de la classe et lambeaux de chaussures. Il s’assied derrière la batterie. Venus écouter La Léandre, tous repartent avec en tête Le Lovens.
Comme le notait récemment Gérard Rouy, « Paul Lovens est un batteur éblouissant ». Chaque son qu’il produit s’impose comme le seul possible et son sens du temps (du swing ?) a sauvé bien des concerts de la noyade. Alors, l’exubérance de Joëlle Léandre et la virtuosité de Lauren Newton s’en donnent à cœur joie ! Elles virevoltent, s’amusent, se font tendres et violentes, drôles et profondes. L’improvisation ça peut aussi être cela : se jeter dans le vide en croyant pouvoir voler et constater avec une surprise à peine feinte qu’effectivement on vole. L’improvisation c’est partager ce moment magique où toute une salle se met à voler avec trois musiciens, juste pour le plaisir.
