12h30, Hall de la Fonderie – TATIANA PARIS “Gibbon”

Avec des cassettes, des objets amplifiés, des effets et sa voix, Tatiana Paris joue, transforme et adapte les sons de son instrument pour créer une musique poétique à travers des expérimentations sonores brutes et répétitives. Autodidacte aux projets et collaborations toujours plus poussées dans des directions très différentes, des musiques du monde au hip-hop en passant par la chanson, « Gibbon » lui permet d’interroger sa pratique musicale d’une autre manière qui la tend vers une musique aussi abstraite qu’évidente.

12h30, Hall de la Fonderie – MARIA CHAVEZ SOLO

La grande figure de l’ »Abstract Djing » présente un solo dans le hall résonnant du Hall de la Fonderie, entrée de l’université de Mulhouse ainsi que de la Kunsthalle – Centre d’Art Contemporain. Son travail et ses recherches axés sur les coïncidences, la serendipité, les accidents, le hasard et l’inconscient en font une artiste rare. Ses installations et ses vinyles cassés, véritables objets sculptés sonores particulièrement remarquables, et la drastique précision de sa gestuelle, contribuent à la hauteur de sa réputation.

Ce concert sera suivi d’une visite guidée de l’exposition en cours à la Kunsthalle.

17h, La Filature, Scène Nationale – PLAN AFFINE

Depuis quelques années, Jean-Philippe Gross et Stéphane Garin ont entrepris un dialogue musical qui a donné lieu à la création d’une pièce, Dénombrement, pour percussions et sons fixés. Il s’agissait d’une forme de mise en abyme de l’instrument acoustique, de son environnement sonore et des conditions même de l’enregistrement. Aujourd’hui, dans le cadre d’un ensemble élargi avec la collaboration de deux percussionnistes norvégiens, ils reprennent l’affaire là où ils l’avaient laissée. Prenant appui sur des séquences rythmiques créées à l’aide d’un synthétiseur modulaire Serge, ils les transposent et les arrangent pour les percussions. Passant de l’abîme au miroir, ils donnent naissance à une étrange créature sonore qui ne cesse de se dévorer elle-même pour pouvoir évoluer.

21h30, Motoco – THE END

Le quintet The End tente des rapprochements inédits entre un son d’ensemble digne des plus impressionnants groupes de métal et une musique folk aux accents traditionnels, bribes de chansons interprétés par l’une des plus fantastiques voix au monde, celle de la chanteuse Sofia Jernberg. Saxophones fous, électroniques et guitares électriques, tout cela relève à la fois d’une profonde beauté poétique et aussi d’une brutalité quasi radicale !

23h, Motoco – VAKA

Découvert chez nos ami·es du Umlaut Festival au printemps 2022, le quartet VAKA est la réunion d’une des paires rythmiques les plus fantastiques de ces dernières années (Joel Grip à la contrebasse, Antonin Gerbal à la batterie) et de deux performeur·ses vocaux et corporels (Elvin Brandhi et Daniel Blumberg). Hypnotique, cathartique, faite de rythmes spasmodiques et de paroles, leur musique redéfinit le son et la forme par le biais d’instruments acoustiques et de machines électroniques. Ces quatre là officient ensemble et séparément dans pas mal de projets qu’on adore : [Ahmed], Yeah You ! ou encorre BAHK. Autour de minuit, il y aura du field recording, des vinyles manipulés, des guitares maltraitées, des voix saturées, des corps en mouvement, une transe mouvementée et totalement barrée !

Minuit, Motoco – DEEAT PALACE

Deeat Palace est le projet solo électronique de la musicienne Marion Camy-Palou. A n’en pas douter, les fenêtres de Motoco trembleront comme on aime au son de sa musique industrielle, de son électro expérimentale. Dans son set des plus sobres il y a des drones, des motifs percussifs, des claquements métalliques, des sonorités club. Une approche qui convie à une transe (décidément, c’est la soirée !) dansante et déstabilisante !

Minuit, Motoco – EVICSHEN

Victoria Shen est une artiste sonore, une interprète de musique expérimentale et une fabricante d’instruments basée à San Francisco. La pratique sonore de Shen s’intéresse à la spatialité/physique du son et à sa relation avec le corps humain. Sa musique utilise des synthétiseurs modulaires analogiques, des disques en vinyle/résine et des appareils électroniques qu’elle a elle-même fabriqués. Délaissant les conventions d’harmonie et de rythme au profit de textures extrêmes et de tonalités gestuelles, Shen utilise ce qu’elle appelle un “son chaotique” pour opposer signal et information, en éludant les significations traditionnellement intégrées. Son identité personnelle, son corps, est l’espace qu’elle utilise pour restructurer le sens sonore. Dans ses performances en direct, elle propose une exploration entre le sens et le non-sens par l’activation physique de tropes sonores. En sondant ces vides mélodiques, elle interroge la manière dont nous percevons la valeur des expériences auditives. Les instruments et objets qu’elle fabrique, qui ressemblent à des appendices, illustrent la capacité de Shen à incarner par le son son intérêt pour la tension créée par l’opposition : le contrôle et le chaos, l’unique et le produit en série, le pratique et l’absurde.